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6 - PROSE DU MATIN

Dernière mise à jour : 29 mars 2024

Avant d’avoir la « Société protectrice des rongeurs » sur le dos, je modifie mon style et vous livre un petit texte plus poétique pour celui qui partage mon lit. Un texte pour les adultes :


L’aube peinture le ciel de jaune et de rose. La montagne se découpe en contre-jour, dentelée par les têtes d’épinettes rabougries. Les grives commencent à pousser des trilles, tandis que les hérons volent au-dessus de la rivière, en criant comme des tyrannosaures. Les mouches s’éveillent et se pètent mollement la tête contre les vitres. Quelques fois, les coyotes se rassemblent et hurlent une dernière fois, nous faisant tous deux frissonner.


C’est l’heure à laquelle tu viens te lover contre moi et me sortir temporairement du sommeil. Nos deux corps connaissent parfaitement la position qui suit : mon menton se place contre ton dos, ma main contre ton ventre. Je te caresse tranquillement tandis que tu baves un peu. En général, on se rendort dans cette position, routine bénie du petit matin.


Ton corps est chaud et doux ; ta rousseur, flamboyante comme un lever de soleil. J’aime ta jolie moustache et les petits poils qui te sortent des oreilles. Je me suis habituée à ton haleine de fauve.


Je t’aime comme tu es, mon p’tit mari, mon bébé, ma doudou, mon amour.


Ho, certains matins, tu es une plaie.

Tu veux que je me réveille, tu décides que c’est l’heure. En sentant ma respiration retourner vers Morphée, tu deviens jaloux et frottes ton front contre le mien en me donnant des bisous sur le nez.

C’est mignon, mais tu m’énerves royalement !

Laisse-moi dormir !!

Ma plainte ne semble avoir aucun effet, mes mots glissent sur ta toison et tombent sur le plancher. À la limite, ce ton geignard t’attise et te motive à recommencer.


Je me vire et te tourne le dos. Tu changes de place dans le lit et reviens devant moi. Ton entêtement finit par m’user et je m’occupe de toi.

Tu gagnes, beau salaud.


Je quitte les couvertures chaudes, monte nue l’escalier de la chambre à la cuisine. Je mets le café en route et pendant que tu te frottes contre mes jambes, je remplis ton foutu bol de moulée, Arthur.

Mon p’tit mari, mon bébé, ma doudou, mon amour, mon chat.






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